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Convention citoyenne pour le climat : l’espoir d’un nouveau modèle de société ?

Un exercice démocratique inédit pour un enjeu majeur

En France, au lendemain de la conquête par les écologistes de plusieurs grandes villes lors des Municipales, Emmanuel Macron a reçu le lundi 29 juin, les 150 membres de la Convention Citoyenne pour le Climat afin de s’exprimer sur leurs 149 propositions.

Constituée en octobre 2019 suite aux protestations des Gilets Jaunes sur la taxe carbone, la Convention citoyenne pour le Climat avait pour objectif de proposer des solutions pour réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, en conciliant justice sociale, croissance et protection de l’environnement.

Les individus parties, tirés au sort et âgés de 16 à 80 ans, se sont exprimés dans un rapport de 600 pages pour « changer en profondeur la société » et préparer la relance économique post Covid19 qui ne se fasse pas au détriment de l’environnement et de l’Humain.

Véritable régénération démocratique, cette assemblée a permis à des citoyens lambdas de faire valoir leur point de vue, à côté de ceux des experts, des élus, et des groupes de pression.

Le chef de l’Etat a retenu la totalité de leurs propositions à l’exception de trois d’entre elles (taxe sur les dividendes, semaine de 28 heures et limitation à 110km/h).

Il a promis de les transmettre au pouvoir législatif, ou de les soumettre à référendum, ce qui permettra de consacrer cette initiative citoyenne en véritable cadre réglementaire.

 

 

Croissance et durabilité : quel équilibre?

Face aux enjeux climatiques, cette Convention citoyenne pour le climat rappelle la responsabilité de chacun : individus, collectifs, et acteurs économiques. Les propositions émises concernent ainsi tout autant les comportements individuels que les politiques publiques. Il s’agit de mobiliser la société, dans son intégralité, autour d’un projet fédérateur et profondément écologiste.

Réparties en six thématiques – institutions/Constitution, logement, alimentation, consommation, déplacement, production et emploi – les 49 propositions forment un véritable arsenal écologique pour un futur responsable.

J’ai retenu :

  • la rénovation énergétique des bâtiments
  • la production responsable de denrées alimentaires
  • la lutte contre le gaspillage alimentaire
  • l’application d’un score carbone sur les produits de consommation
  • la mise en place systématique du bilan carbone des entreprises étendu au champ d’émission Scope 3 ( les émissions indirectes)

 

Si certains ont dénoncé une « écologie punitive » (Medef), ou évoqué une apologie de la décroissance, d’autres ont souligné des efforts nécessaires vers une transition écologique et économique. Le chef de l’Etat s’est lui-même positionné, en affirmant «  Je crois à une vraie responsabilité sociale et environnementale de nos entreprises, qui est un levier de transformation profond sur lequel nous devons aller beaucoup plus loin ».

 Il ressort que chacun doit être acteur d’un changement durable, et notamment les entreprises, largement visées par nombreuses mesures, qui disposent de moyens et capacités d’action considérables pour changer la donne. Alors que croissance et durabilité peuvent paraître opposées, il semble crucial aujourd’hui d’orienter l’action des acteurs de notre économie vers une production verte et durable, où les efforts se concentrent sur le développement durable et social sur une base de respect de nos ressources.

L’idée n’est pas de moins produire, mais bien de mieux produire, en conscience de nos besoins réels. Nous ne pouvons plus échapper à nos engagements. L’un des exemples saisissants étant l’Accord de Paris dont les objectifs énoncés sont loin d’avoir été atteints ; les émissions de gas à effet de serre de certaines entreprises ont tout simplement doublé depuis la signature de celui-ci alors que l’objectif affiché en était une réduction drastique.

L’idée qu’une croissance durable est conditionnelle d’un profond engagement environnemental des entreprises n’est pas nouvelle. Comme en témoigne une étude du Boston Consulting Group, les entreprises sont passées de l’ère du TSR ( »Total shareholders return ») à celle du TSI ( « Total social impact »). Depuis plusieurs années ainsi, la grande majorité des entreprises a intégré une politique de responsabilité sociale et environnementale dans sa stratégie. Demain la pression sera fiscale et légale.

Pour conclure, les véritables leviers d’action viennent de nous – consommateurs – et des investisseurs. Comment mettre en place des modes de consommations responsables ? Quelles pressions accrues des investisseurs ?

En cette période de relance post Covid, placer l’écologie au coeur d’un nouveau modèle économique est essentiel. Ce projet citoyen, qui appelle à une mobilisation de tous, constitue peut-être le socle vers un changement majeur de notre société. Reste à voir si ces propositions s’ancreront dans un véritable cadre coercitif, pour changer – enfin – et de manière profonde, nos modes de vie.

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