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La régénération de la biodiversité commence par les sols, on vous explique comment

Pour rappel :

Les sols sont de grande importance pour le fonctionnement et la productivité des écosystèmes. En effet, ils forment le substrat accueillant les espèces végétales et assurent leur alimentation en nutriments et en eau. De plus, les organismes vivant dans les sols permettent le recyclage de la matière organique morte et une redistribution des ressources pour les nouvelles générations de végétaux (Fig. 1).

 

 

Figure 1 : Schéma sur le recyclage de la matière organique morte (Treeseve)

 

Ce recyclage de la matière organique est indispensable pour la pérennité des écosystèmes. De nombreux paramètres jouent sur les processus de décomposition tels que les conditions environnementales qu’elle soient climatiques (températures, pluviométrie) ou édaphiques (pH, humidité du sol) (Walse et al. 1998 ; Frank et al. 2015) ainsi que les espèces végétales en présence (Ge et al. 2013). Tous ces facteurs environnementaux vont modeler les communautés d’organismes vivant dans les sols qui sont les principaux acteurs de la décomposition. Ces organismes décomposeurs sont très variés (Fig. 2) et vont également avoir des régimes alimentaires très différents.

Organismes du sol en fonction de la taille, modifié d’après Decaens (2010)

Figure 2 : Organismes du sol en fonction de la taille, modifié d’après Decaens (2010).

 

On va, par exemple, trouver des organismes :

  • détritivores, se nourrissant de de débris végétaux (lombrics, collemboles)
  • nécrophages, se nourrissant de cadavres (larves de diptères)
  • coprophages, se nourrissant de fèces (larves de coléoptères, larves de diptères)
  • carnivores, se nourrissant d’animaux vivants (diploure, acariens)

 

La mégafaune et la macrofaune

Ces deux catégories regroupent les organismes ayant une taille supérieure à 2mm (ex : petits invertébrés comme des rongeurs pour la mégafaune ; larves d’insectes, lombrics pour la macrofaune). Ces organismes vont réaliser une fragmentation grossière de la matière organique pour la rendre accessible aux plus petits organismes. De plus, ils vont également transporter la matière organique au sein des couches inférieures du sol.

 

La mésofaune

La mésofaune, composée d’organismes ayant une taille comprise entre 100µm et 2mm, est responsable de la fragmentation fine de la matière organique. Cela va permettre la création d’un substrat disponible pour la microflore et la microfaune, et ainsi une bonne minéralisation de la matière organique.

 

La microfaune et la microflore

Les organismes ayant une taille inférieure à 100µm sont inclus dans ces catégories. On trouve principalement des bactéries, des fungi et, dans une moindre mesure, des nématodes et des protozoaires. La microfaune et la microflore sont le dernier maillon de la chaîne de recyclage de la matière organique. En effet, ce sont eux, principalement des bactéries et des fungi, qui vont permettre la minéralisation de la matière organique fragmentée et ainsi rendre les nutriments (azote, phosphore, potassium… etc) de nouveau assimilables pour les végétaux.

 

Ainsi, chaque cohorte à un rôle indispensable dans le recyclage de la matière et, par conséquent, dans le fonctionnement des écosystèmes. Il est donc primordial de préserver les communautés d’organismes décomposeurs des sols dans le but d’obtenir des écosystèmes fonctionnels et pérennes.

 

Prise en compte de la diversité du sol chez Treeseve

Ainsi, un sol en bonne santé, c’est-à-dire avec assez de diversité spécifique et fonctionnelle assurant toutes les étapes nécessaires au recyclage de la matière organique et la pérennisation de l’écosystème ainsi crée, est crucial dans tous projets de renaturation. Il est donc indispensable d’évaluer l’état des sols avant toutes mises en place de projet et d’éventuellement mener des actions pour apporter les ressources nécessaires au développement des organismes du sol via l’apport d’amendement par exemple (compost, paillage, biochar …etc).

 

Il est aussi important d’évaluer l’impact des actions de renaturation sur les communautés de décomposeurs et leur diversité. C’est un chantier que je mène en collaboration avec l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie (IMBE, Marseille). Il aura pour but de caractériser les communautés de décomposeurs (mésofaune, microfaune et microflore) au sein de nos plantations, comparé à un terrain non planté.

 

Ce sujet de recherche va donc permettre de déterminer quel est l’impact de plantations très denses et très variées sur les organismes du sol sur d’anciens sols urbanisés, sujets qui, à l’heure actuelle, n’est que très peu exploré.

 

Amelie Saunier

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