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La ville verte : modèle urbain d’avenir

La ville verte : un devenir ?

Aujourd’hui plus de la moitié de la population mondiale vit en ville. Une tendance qui ne cesse de progresser, l’ONU estimant que les métropoles accueilleront 66 % des habitants de la planète en 2050. Cette hausse continue accroit les défis du développement durable liés à la concentration urbaine : pollution de l’air, îlots de chaleur, imperméabilisation des sols… En réponse, territoires et municipalités mettent dès aujourd’hui en œuvre des stratégies visant à réintroduire la nature au cœur des villes.

La plupart des architectes travaillant sur la ville du futur prônent l’avènement d’un urbanisme « biomimétique », directement inspiré par la nature et les formes organiques. Figure de proue du mouvement, l’architecte belge Vincent Callebaut fait ainsi la part belle aux façades et toitures végétalisées dans ses créations. Parmi les huit prototypes de son projet futuriste, ParisSmart City 2050 figurent entre autres une tour Montparnasse dotée de son propre écosystème grâce à des revêtements en microalgues aux propriétés thermiques, des immeubles en forme de « ruches », des fermes verticales ou encore des tours dépolluantes. Alliant architecture et écologie, Vincent Callebaut appelle ainsi de ses vœux une « civilisation et des villes résilientes, prônant la juste symbiose entre les humains et leur environnement. »

A Metz, Jean-Marie Pelt, botaniste et écologue, parlait « d’établir des espaces qui doivent se répondre et avec une logique organique. Il faut relier les différents quartiers, voir la ville comme un grand corps qu’il faut renaturer. »

Mais avant que des immeubles futuristes ne fleurissent dans nos cités, les municipalités hexagonales multiplient dès à présent les projets innovants pour reverdir l’espace urbain. En Île-de-France, l’année dernière, près de 8 nouveaux hectares d’espaces verts ont vu le jour. Et ce n’est qu’un début : « Notre ambition est de végétaliser 1500 hectares supplémentaires d’ici à 2030, notamment en renaturant d’anciennes friches industrielles », annonçait dans Les Échos de mai dernier, Jean-Philippe Dugoin-Clément, maire de Mennecy (Essonne) et vice-président de la Région, chargé du développement durable et de l’aménagement.

Ilots de fraîcheur

Avec les premières chaleurs, de nombreuses municipalités, dont Strasbourg, Saint-Etienne, ou Nice, ont mis en place des îlots de fraîcheur, combinant plants de bambous, palmiers, feuillus et brumisateurs. Ils sont principalement installés en centre-ville où le thermomètre grimpe vite.

Comment le végétal refroidit-il l’air ? L’évaporation de l’eau retenue dans le sol est interceptée par le feuillage des plantes, créant un effet qualifié d’oasis. L’énergie ainsi prélevée génère alors une source d’humidité locale qui participe au refroidissement de l’environnement : il s’agit du principe d’évapo-transpiration.

Les îlots de fraîcheur ainsi conçus sont d’autant plus efficaces que le nombre d’arbres est élevé, leur ombrage, contribuant  en effet, à faire baisser la température de 3 à 5 degrés.

Cap sur la reforestation !

Innover en matière de développement durable : c’est dans cet esprit que Trees-Everywhere a lancé l’initiative « 1 milliard d’arbres avec les communes de France. » Un objectif certes ambitieux, mais que nous pensons tout à fait atteignable grâce à notre méthode de reforestation à haute densité (30 000 plants à l’hectare) et variée (avec la sélection de 20 à 30 espèces locales). Inspirée des travaux du botaniste japonais Akira Miyawaki, elle permet la création d’un véritable écosystème forestier. Havre pour la faune et la flore, la forêt ainsi plantée est également plus résiliente face aux aléas climatiques (inondations, incendies) et offre une meilleure captation du carbone atmosphérique. La forte densité accentue quant à elle le phénomène d’évapotranspiration ce qui engendre une baisse significative de la température ambiante, selon un principe similaire à celui des îlots de fraîcheurs évoqués plus haut.

Trees-Everywhere dès cette saison 2021-22 essaime ses projets dans tout l’Hexagone  avec des plantations dans 4 régions et plus de 10 villes. D’une superficie de 2500 m²  à 2 hectares, les plantations de type Miyawaki prendront racine dans les zones périurbaines ou en cœur de ville, à l’instar des plantations de Caen, Nogent-sur-Oise ou Metz.

Des sentiers de promenade pédagogiques seront également créés permettant aux habitants de se ressourcer au sein de véritables bulles de fraîcheur.  Trees-Everywhere entend ainsi remettre le végétal au cœur de l’aménagement du territoire grâce à des projets à forte teneur écologique. Ces forêts urbaines « nouvelles générations » nous incitent encore à repenser « le vivre en ville », en apportant de multiples bénéfices dont bien-être et sérénité à des citadins qui se réapproprient la nature en ville.

Lutter contre l’artificialisation des sols

Suite aux différents épisodes de confinement liés à la pandémie de Covid-19, un grand nombre de Français résidant en ville ont exprimé leur envie de vivre en maison individuelle, dans un environnement périurbain plus ouvert sur la nature. Or ce que cela suppose en termes de travaux et d’aménagements (électricité, arrivée d’eau, réseau d’assainissement…) conduit à étendre les zones artificialisées au détriment de zones naturelles. Un phénomène qui détruit la biodiversité, augmente le niveau de pollution et les émissions de CO2, imperméabilise le sol en accentuant les risques d’inondations et de ruissèlement. En France, depuis 2006, entre 20 000 et 30 000 hectares d’espaces naturels ont chaque année artificialisés chaque année, principalement par la construction d’habitations et de réseaux routiers. Et si le phénomène poursuit son rythme, 280 000 autres hectares seront touchés d’ici 2030. Pour lutter contre ce fléau, le Ministère de la Transition écologique a lancé en 2018 la campagne « Zéro artificialisation nette ». Objectif : fin de l’artificialisation nette des sols d’ici 2050 et division par deux du rythme d’artificialisation d’ici 2030. Mais c’est à nous citoyens de changer aussi de comportement.

Alors que la pandémie aura également mis en lumière l’urgence climatique qui s’impose à nous, il est temps de concevoir, ensemble, la ville verte de demain, en étant responsables de ce que nous créons.  Moteurs et inspirateurs de ce renouveau, les territoires agissent de manière collective et citoyenne pour faire advenir un monde urbain plus vert, plus naturel et plus respirable.

Adrienne Rey

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