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Les forêts, barrières naturelles dépolluantes et anti-bruit

Connus pour absorber le CO2, les arbres, et les végétaux en général, sont également d’efficaces purificateurs d’air qui captent quantité de polluants et de poussières.

La pollution aux particules fines et à l’ozone provoquerait asthme, troubles respiratoires graves et causerait même chaque année plusieurs centaines de milliers de décès prématurés à travers l’Europe. Si une réduction du trafic automobile est souvent considérée comme la mesure la plus efficace, bien qu’elle ne soit pas toujours la plus simple à mettre en place, les forêts peuvent elles aussi permettre de lutter contre ce mal moderne en agissant comme des écrans protecteurs.

Une puissante fonction anti-poussière

Les feuilles des arbres sont munies de stomates, petits orifices agissant comme une sorte de porte d’entrée et de sortie pour permettre les échanges gazeux. C’est grâce à elles que les végétaux peuvent filtrer le dioxyde de carbone ou l’ozone. Les PCB et les dioxines sont quant à eux, capturés par la surface externe de la feuille, appelée cuticule, recouverte d’une couche grasse s’érigeant en barrière naturelle. Sans oublier que les feuilles, notamment les poilues et rugueuses ainsi que les épines des conifères font obstacle au vent bloquant ainsi le trajet des particules de poussière. Les troncs et les branches agissent de manière similaire, d’autant plus que ces dernières sont enchevêtrées.

L’arbre entier, donc, de son tronc à ses feuilles, est un capteur de poussière. On estime qu’un arbre adulte peut à lui tout seul en capturer près de 1,4 kilo par an. Lorsqu’elle ne reste pas prisonnière, cette poussière tombe au sol où elle est ensuite emportée par l’eau de pluie.

Le Dust Bowl, c’est quoi ?

Cette fonction anti-poussière des arbres a su être mise à profit par le gouvernement américain dans les années 1930. Les états du sud des États-Unis connaissent alors un épisode de sécheresse d’une violence sans précédent. Surexploitées, les terres de ce qui représente alors le centre agricole du pays s’érodent et des couches de terre exposées au soleil et aux vents génèrent d’impressionnantes tempêtes de poussières, c’est le Dust Bowl.

Ce sinistre écologique condamnera à l’exil de nombreux paysans ruinés, déjà durement touchés par la crise de 29 et dont la photographe Dorothea Lange tirera une série de portraits restés célèbres.

Pour venir en aide aux paysans et résoudre la crise, un vaste plan d’afforestation est mis en place. Baptisé « Great Plains Shelterbelt » il conduira à la plantation de plus de 200 millions d’arbres afin de freiner le vent et d’empêcher la formation des tempêtes de poussière.

De véritables sources de bien-être

Nouveau fléau contemporain, le bruit s’est invité dans nos vies quotidiennes provoquant stress, anxiété et troubles du sommeil. Selon une récente étude de l’Agence européenne de l’environnement, nous serions ainsi plus de 125 millions d’Européens à souffrir du bruit engendré par le trafic routier, première source de pollution sonore.

Nombreux citadins stressés le savent bien, rien de mieux qu’une balade en forêt pour se couper du bruit ambiant et s’offrir une bulle de verdure et de tranquillité. Et ce n’est pas qu’une impression ! Outre ce que les chercheurs appellent « l’effet perceptif » selon lequel plus l’origine ou la source du bruit se trouve éloignée de notre champ visuel, moins on le perçoit, les forêts ont la capacité d’atténuer le degré sonore de 5 à 10 décibels.

Plusieurs raisons à cela. Tout se joue d’abord au sol, dont les couches successives, de litière, d’humus, de sable ou de terre sont acoustiquement très absorbantes. Puis viennent les troncs qui offrent à leur tour un effet d’atténuation. Plus leur diamètre est large, plus la forêt est dense et variée (en espèces et hauteurs) et plus cet effet d’atténuation se fera sentir. Les feuilles ou les aiguilles ont, elles aussi, une action réductrice. Enfin, il ne faut pas oublier que la forêt est avant tout un écosystème qui génère sa propre météo. Le climat forestier agit entre autres sur l’ensoleillement, l’humidité et le vent, autant de variables qui jugulent le niveau sonore.

Adrienne Rey

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