Pourquoi Trees-Everywhere a été fondée ?
Le Perche subit déjà des hausses de température significatives l’été par rapport aux moyennes antérieures. J’ai noté cet été presque 41° quand en 25 ans je n’avais jamais observé plus de 34°…
J’ai alors été frappé par la lecture d’un article issu du Crowther Lab de ETH-Zürich qui posait l’hypothèse que la plantation de 1000 milliards d’arbres, en complément des 3000 milliards existant sur Terre, pourrait avoir un impact considérable sur le réchauffement climatique ; en effet ils estiment que ces 1000 Mrds d’arbres pourraient au cours de leur vie absorber 200 des 300 Giga T de CO2 produites par les activités humaines depuis le début de la révolution industrielle…
Ce qui m’a amené à réfléchir à la plantation d’arbres en masse, chez moi pour commencer, afin d’induire un rafraîchissement local, maintenir l’humidité, re-développer un éco-système de faune et flore, et bien sûr tester un, tout petit, modèle de puit de #carbone. J’ai par ailleurs, découvert les travaux du Professeur et botaniste japonais Akira Miyawaki. Dès lors convaincu de l’intérêt de sa méthode de plantation à forte densité et diversité, j’ai donc commencé à étudier la mise en place rapide d’un tel projet autour de ma maison du Loir et Cher (41). Mon objectif était de réaliser une première plantation à forte densité sur une surface de 1000m2 à Boursay (41), afin de tester la reconstitution d’un éco-système de type forêt primaire.
Première démarche : quels arbres ? Quel niveau de diversité ?
La grande diversité d’espèces locales est centrale dans ce projet de reforestation. C’est un élément clé de l’approche du Pr.Miyawaki par rapport aux plantations forestières traditionnelles. Le pépiniériste local contacté a fait une première sélection de 30 ou 40 espèces forestières locales, ensuite corrigée et enrichie par les experts de la Maison Botanique de Boursay. Il est important de considérer des espèces qui sont à la fois adaptées au terrain local et pourront s’adapter, ou résister, au réchauffement climatique. 30 espèces locales, robustes, ont donc été choisies (liste en bas de l’article) selon ces critères. Nous avons aussi bien des arbustes qui ne dépasseront pas 2m, que des arbres de haute futaie (chênes, hêtres, érables, etc).
Deuxième démarche: planter !
A la Sainte Catherine tout bois prend racine! Comme le terrain était une ancienne pâture, propre, inutilisée depuis 25 ans, avec une couche d’humus saine, il n’y a pas eu besoin de préparation ni amendements, à part une tonte rase de l’herbe. Nous avons donc commencé le 22 novembre, dans un premier temps en pur amateurisme en faisant des gros trous à la bêche…très long! J’ai ensuite fait appel à des forestiers expérimentés, à la technique plus éprouvée et rapide 🙂
- La répartition entre les espèces a été aussi aléatoire que possible.
- Les plants ne sont pas du tout alignés.
- L’écart entre les plants est en général de 40 à 60 cm.
Enfin, j’ai dessiné quelques chemins, car d’ici 2 ou 3 ans, la forêt ne sera plus pénétrable. Cela a nécessité 8 jours/homme de travail, soit 375 plants par jour/homme. L’équipement était limité à : pelle bêche pour fendre le sol, brouette pour transporter les bottes de plants (40 à 75 cm de haut), sécateurs pour réduire les racines et parties aériennes et des bottes pour taper du talon et refermer les trous :-).
La suite :
Cette parcelle est close et proche du village, il n’y a pas de chevreuils pour brouter nos jeunes plants. Nous verrons au printemps si on doit ajouter un peu de paillage autour des plants, pour limiter la prolifération et la concurrence des herbes. Nous visons que près de 100% des plants vont bien redémarrer au printemps, l’hiver est très pluvieux pour le moment. Il faudra sans doute ensuite un peu arroser en juillet & aout, pour bien passer le cap de la première année. Au delà, la concurrence entre les plants devrait se traduire par une poussée verticale très forte, et il est probable que la plantation sera impénétrable pour l’homme dès le 2° été.
Ces arbres devraient atteindre 6 à 8 mètres en moins de 5 ans.
Ce mode de plantation permet aussi une reconstitution rapide de l’humus, de la capacité de stockage de l’eau, de la faune sauvage et bien sur de la captation de CO2. Nous attendons un effet significatif sur la croissance de la faune (insectes, oiseaux, petits mammifères). De même la flore s’enrichira par la dispersion de graines de ce terrain vers l’extérieur et l’accueil sur ce terrain de graines venues de l’environnement. En effet, nous avions déjà observé ici par le passé le rôle des écureuils, oiseaux et fouines pour le transfert de graines, fruits et noyaux (noix, cerisiers, merisiers notamment). Nous aurons sans doute rapidement des développements de champignons, sous terre comme aux pieds des arbres. Nous prenons régulièrement des photos et vous livrerons plus tard un Timelapse de ce chantier.
Et après? Ce que je souhaitais tester et démontrer était la capacité de planter sans mécanisation, très vite, très dense, de façon non traditionnelle. En effet cette densité de la plantation permettrait d’atteindre 1million d’arbres & arbustes sur 30 ha seulement, en partant d’un sol nu. …..Une énorme machine à capter du carbone et reconstituer de l’éco système naturel local. L’enjeu est aussi évidemment de valider des hypothèses de plantations, rentables pour des investisseurs & fonds, comme pour des entreprises.
Et vous?
Que vous soyez citoyen, investisseur, élu local, responsable d’une entreprise, disposant de terrains, ayant à cœur de (re)-planter, rejoignez nous dans ce groupe de réflexions afin de créer une activité rentable autour de la reforestation! Nous avons besoin de planter massivement, dans une démarche saine de rentabilité financière permettant d’attirer des financements, ayant un véritable #impact économique, social et environnemental! N’hésitez pas à me contacter! et à partager cet article.

Olivier de Montety, co-fondateur de Trees-Everywhere
Liste des espèces du chantier 1
- Carpinus charmille
- Viburnum lantana viorne lantane
- Acer campester érable champêtre
- Acer platanoides érable plane
- Amelanchier lamarkii
- Bouleau blanc
- Cornus sanguinea cornouiller sanguin
- Corylus avellana noisetier
- Crataegus monogyna aubépine
- Euonymus europaeus Fusain d’europe
- Fagus syl.
- Fraxinus exc. frêne commun
- Ilex aquifolium houx
- LaburnumCytise
- Lilas commun
- Malus syl. pommier sauvage
- Noyer (rejets par écureuils :-))
- Prunus avium Merisier
- Pyrus com Poirier sauvage
- Quercus petraea Chêne sessile
- Quercus robur Chêne
- Rhamnus frangula Bourdaine
- Sorbus aucuparia Sorbier des oiseaux
- Sureau noir
- Tilia cordata tilleul
- Viburnum opulus viorne obier
- Quercus toza chêne tauzin
- Ligustrume vulgare troène des bois
- Ribes sanguineum groseiller fleur
- Saule ( par bouturage)